mardi 23 novembre 2010

A l'Université d'Ottawa..

Quelles impressions? Partagées entre le 'ce n'est pas si différent qu'en France' et le 'pourtant, ce n'est pas tout à fait pareil..' Racontons la journée de Marie-Laure et voyons ce qui la choque..


Départ pour l'université de bon matin, euh.. de bon après-midi (ici, on prend le temps) et après la transition débardeur/bottes, manteau d'hiver, écharpe, la voilà dehors. La fraîcheur la saisit sous ces moins 3 degrés mais marcher la réchauffera se dit-elle. Mais voilà, elle croise une fille pieds nus dans la rue sous cette petite pluie fine (1er indice:l'inconscience), ce n'est qu'une exception se dit-elle (Pourtant, elle repense au gars qui persiste à venir en short en cours de communication encore au mois de novembre et à la fille qu'elle a croisée en petite robe d'été il y a une semaine..) Continuant son chemin, la voilà arrivée en cours de psychologie, à la dernière minute comme d'habitude: 14h29, le cours a déjà commencé (2ème indice: la ponctualité). Devant elle, un étudiant dispose de 4 yaourts, va-t-il tous les manger...? et oui, une fois qui les a tous avalés un par un consciencieusement, il se lève, et content d'avoir assouvi sa faim, quitte le cours en plein milieu (3ème indice: l'aisance) Marie-Laure se rappelle alors tous ces petits malins qui quittent le cours d'espagnol juste après l'interro surprise et compatit avec la prof qui voit le tiers de l'amphi se vider.. Toujours en cours de psychologie, Marie-Laure retrouve sa copine Myriam et lui demande si la petite fleur rouge que portent tous les étudiants cette semaine là commémore la première guerre mondiale ou les morts des guerres en général; et là Myriam lui répond 'Je ne sais pas du tout, il faut demander aux Ontariens; tu sais nous (les Québecois) on ne se sent pas concerné..' En l'occurence, c'était la 2ème option. (4ème indice: les souverainistes). Marie-Laure commence à comprendre que les Québecois se sentent québecois avant tout, et la plupart aiment se différencier des anglophones (ces filles qui aiment se mettre en mini-jupe à moins 20 et qui se font des hugs partout mais se critiquent par derrière..pff des vraies anglaises!!) Retour en cours de psycho où les questions et les commentaires fusent, dixit un étudiant à la prof 'Tu peux me dire ce qu'est un lapsus?' (5ème indice: le tutoiement/professeurs) et là, la petite française se dit: mais dis-donc, en France, tout le monde sait ce qu'est un lapsus non? Finalement, elle décide de ne pas juger parce que 'c'est correct', les vocabulaire français et québecois sont différents donc difficile d'identifier la normalité. Différence qui peut engendrer des quiproquos en l'occurence (petite anecdote: un québecois parlant à un français lui demanda à la fin d'un cours 'Mais pourquoi tu me dis toujours A+, tu notes nos conversations?') Le cours terminé, Marie-Laure se relève et met son sac à dos (6ème indice: la simplicité) et se rend compte que finalement, elle est rentrée dans le moule (ici, tout le monde met un sac à dos) mais se sent à l'aise dans cet environnement: joggings, baskets, bottes de pluie, tongs, sweets, leggings, robes.. bref il y en a pour tous les goûts! Direction la bibliothèque où Marie-Laure va imprimer un document; zut il y a la queue (7ème indice: le respect des files d'attente).. elle attend sagement son tour pour avoir un ordinateur, mais ne peut pas s'empêcher de zieuter tout le monde en guettant chaque départ d'ordinateur. Opération réussie, elle se dirige alors vers le Café alternative où elle retrouve Alicia et Mireille (sa marraine québecoise)..petit papautage entre filles; mais elle regarde toujours aussi étonnément ceux qui mangent leur tuperware de pâtes à 16h30 (8ème indice: l'inhoraire alimentaire étudiant) en se demandant s'ils rattrapent leur repas du midi ou s'ils anticipent sur le soir, mais elle finit par comprendre que son ryhtme ternaire est proprement français. Elle ne voit pas le temps passer et se rend compte qu'il est l'heure d'aller en anglais; elle retrouve ses camarades dont la moitié porte des casquettes ou des voiles en cours (9ème indice: la tolérance) et s'installe derrière son ordinateur (10ème indice: l'utilisation de la nouvelle technologie systématique) face au canadien d'origine asiatique à qui elle avait fait la gaffe de dire 'Ah mais tu comprends peut-être pas bien quand je parle français?' alors que c'était sa première langue (11ème indice: la société multiculturelle). Finalement, après 1h30 d'intense labeur, elle se rafraîchit en remplissant sa gourde à la fontaine à eau (12ème indice pas canadien mais 'campusien': le respect de l'environnement); et rentre sous la pluie en essayant d'éviter les flaques (13ème indice: les routes cabossées). Elle passe devant les vitrines de Tim Hortons, Second cup, Timothey's et est impressionnée de tous ces étudiants qui sont sur leur PC (14ème indice: l'addiction au café et le travail en public). Arrivée chez elle, Marie-Laure mange avec sa colloc Ana, ne sachant pas quoi cuisiner, elle se régale finalement avec du saumon fumé qu'Ana s'apprêtait à faire frire (15ème indice: ignorance des produits de par l'omniprésence des plats préparés ou semi-préparés). 20H, on ressort l'équipement hivernien et direction le 'match d'impro' où Marie-Laure voit s'affronter deux équipes de théâtre, impressionnée par leur rapidité d'imagination et parfois désemparée devant leur accent qui l'empêche de tout comprendre! (16ème et dernier indice: le théâtre d'impro, typiquement québecois!)

mardi 9 novembre 2010

Thessa : sa cuisine, ses cours, mes voyages : )

Salut les popines !

Merci pour ton mail morgane, j'essaie de visualiser tout ce que tu nous racontes et je t'imagine assez bien calée en fait. : ) C'est super que tu aies pu rendre visite à Emilie et que tu sois bien accueillie par les locaux. Marie-laure c'était top cool de skyper l'autre soir, même si trop court ! Anne, te lire c'est tout drôle. When I do, I feel moved.. Françoise, je trouve que ta marraine ressemble drôlement à marie-laure sur la photo, c'est un brin perturbant pour la non-physionomiste que je suis..

Ah oui et puis si l'une d'entre vous pouvait m'expliquer comment on laisse des commentaires sur ce blog, ça ne me serait pas complètement inutile.

Je ne bosse pas des masses. Ça quand même c'est un fait, je ne fous pas grand chose pour le moment. C'est-à-dire que je sors un peu plus qu'au lycée et que je bosse autant qu'à l'école primaire (vive l'école freinet) = je glaaaande bien. Bon, en vrai il va falloir que je m'y mette, vu que j'ai plusieurs dossiers et essais/présentations à rendre d'ici décembre, mais pour l'instant, on ne se refait pas, je joue à la tortue. Sauf que c'est pas de la salade que je bouffe ! Ça me fait penser que j'ai décidé, en réaction aux litres d'huile que les grecs pensent nécessaire de déposer dans tout ce qu'ils mangent, de ne pas en avoir chez moi. Le truc c'est que du coup les poireaux et les oignons crament au lieu de fondre. J'aurais pas dû sécher la chimie au collège, putain. Bref, va falloir que je me fasse une raison et que j'investisse dans une PETITE bouteille. Nan mais sérieux c'est un mythe, la salade grecque. Ils bouffent à peine de salade ici; tout est frit. J'avais évoqué les gyros, ben vous avez aussi plein de viandes en brochettes. Leurs frites sont mauvaises par contre. Ça me manque un peu, les vraies frites.

Quand tu vas à la taverne, à thessa, tu commandes des plats à plusieurs et tu partages ambiance mezze. Tu as pas mal de choix mais en gros je me suis toujours retrouvée avec des patates ou frites avec sauce, des viandes grillées, des salades à l'huile, un mélange brûlant fêta fondue/piment/je-ne-sais-quoi, et surtout des courgettes frites servies avec taziki. C'est énorme, ça. Ils vendent également des snacks partout et tout le temps. À l'université par exemple, on a une « cafétéria " qui vend des friands, de l'eau et.. des clopes. ?? Dans la rue, comme à Istanbul, on retrouve les vendeurs à la sauvette avec leurs couronnes de pain au sésame. C'est difficile d'imaginer le nombre de commerces de snacks sur lesquels tu tombes dans la rue. J'aime bien un truc qui ressemble à un hot-dog en croûte (ouéééééé alors en me relisant je me dis que ça n'est pas très flatteur pour le plat, dit comme ça..) et puis je me suis converti à la crèpe made in grèce : ils la plient façon serviette de table (plus je me relis et plus je me demande pourquoi mes descriptions sont à chier ^^) et dedans ils mettent un peu tout et n'importe quoi. Tu peux donc profiter d'un mélange nutella-banane-chocapic-cookie émietté ou bien t'en engloutir une salée du genre laitue-tomate-oeuf dur-frites-oignon cru (authentique !). Moi j'aime fêta-tomate-chicken. C'est top la fêta dans la crèpe parce que ça fond un peu et tout ; ).
Ca y est j'ai faim.

Dans la liste des trucs comestibles que je n'arrive pas à trouver ici et qui me manquent drôlement il y a le curry (j'ai du mal à saisir pourquoi je n'en trouve nul part ?), la grenadine, les échalotes, les steaks hachés (mais bon depuis le temps je devrais le savoir que c'est un délire FRANCAIS de faire tenir serrée la viande hachée non-cuisinée..), le fond de veau, les épices à guacamole, les sushi, le sainte-maure, la moutarde (ici ce qu'ils appellent moutarde c'est la même horreur qu'aux états-unis namely une espèce de savora immonde), les knaki (ah milé si tu étais là tu souffrirai avec moi), la sauce de soja (je n'ai vu que de la champignon noir jusque là), les chipsters, la noix de muscade (mais je pense pouvoir en trouver au marché d'aristotelous), le pâté sur baguette, les galettes de sarrasin (ah la la heureusement que j'ai fait une cure chez marianne avant de partir), les ravioles, les pâtes à tartes toutes faites (j'avais oublié à quel point c'est relou de faire ses pâtes brisées), la bouffe indienne, etc. J'aimerais drôlement mettre la main sur un petit restau indien ou chinois, mais jusqu'à maintenant je n'ai rien vu de tel.


Pour ce qui est des cours de grec, je suis une vraie quiche. Faut dire que parler la langue ici n'est pas terriblement nécessaire : les habitants parlent tous anglais, même un tout petit peu. Du coup, à la fin de l'année j'aurais peut-être appris à dire la même chose que le plus mauvais d'entre eux en anglais.. Bref je ne suis pas à fond et leur alphabet semble avoir été construit en réaction au nôtre. Je m'explique. La moitié de leurs lettres sont semblables ou très proches. Le piège, c'est qu'il est rare de les prononcer de la même façon. J'example : quand tu vois « v " tu prononces « n ", quand tu vois « p " tu prononces « r ", quand tu vois « n " tu prononces « i ", etc. La gymnastique que j'inflige à mes trois neurones de blonde m'épuise. J'ai beaucoup, beaucoup de mal à désapprendre ce que j'ai intériorisé il y a 20 ans. Finalement, les nouvelles lettres farfelues (et les multiples façons qu'ils ont de les écrire) me semblent plus simples à mémoriser. Les copines qui ont un niveau avancé se moquent moi : paraît que les lettres et les sons c'est du pipi de chat à côté des déclinaisons qui m'attendent. Pour le moment, en gros, je sais dire bonjour le matin (caliméra), salut (iasou/iasos au pluriel), merci (éfaristo), je m'appelle (mélénè) et oui (né). Ah et j'ai aussi retenu comment dire « je parle grec ", ce qui est complètement inutile vu que c'est précisément la seule chose que je peux dire. Forcément, sarah trouve ça très drôle ; ). Un fait intéressant : ma prof de grec est spécialiste de philo grecque et française. Je me demande comment elle en est arrivée à enseigner aux erasmus à écrire les lettres de l'alphabet..

Les profs qui nous classe sont d'une façon générale anglophones, avec des niveaux très inégaux. J'ai un prof natif d'irlande en positive psychology, très tigen. Il me fait penser à un adepte du dvpmt personnel en puissance. Genre s'il nous pond une nouvelle secte dans les mois qui viennent, je ne serais pas surprise. Il est super sérieux en tous cas, pis c'est de loin celui qui s'exprime le mieux en anglais. Le prof d'electoral behaviour se débrouille bien aussi. Il vient d'être papa et de se casser la cheville mais il continue de sourire le brave homme.
D'autres me font mal à la tête. J'ai un prof qui n'articule pas. Mais genre on pourrait croire que c'est un engagement politique tellement c'est obvious et péniiiible. Il parle non-stop avec un accent de ouf et des notions d'anglais méchamment approximatives. Je souffre. J'ai quand même 4h de cours par semaine avec ce monsieur qui, non content de nous raconter des trucs assez bidon, ne capte rien de ce que l'on raconte. Par exemple quand Ben tente de participer et propose « l'irak " ?, Monsieur je-m'écoute-parler d'entendre « the united states ".. Gné.
C'est un fait : les cours ici sont assez nazes et d'un rare ennui. D'où l'envie de voyager.

Je reviens tout juste d'une semaine à sofia, bulgarie. Nous partîmes 3 et arrivèrent 5 puisque 2 amis ont rattrapé le bus avant qu'il ne parte. La ville me fait penser à un quartier de berlin; j'ai bcp aimé. On y retrouve bcp de franchises et de produits connus (bcp plus qu'en grèce), ce qui n'est pas désagréable, pis surtout ce pays ne coûte rien. Les montagnes sont magnifiques. On nous avait dit : il faut y faire du shopping ! Bon, les filles ont acheté des chapka, moi j'ai trouvé par hasard ma sauce de soja fétiche. Je ne suis pas sûre que l'on ait réalisé les achats conseillés par les copines bulgares qui étudient avec nous à thessa au final. ; ) Un des grands moments de nos 5 jours a été la visite dans les hauteurs d'un monastère absolument épatant. Les arbres avaient des couleurs dingues sur la route, des couleurs d'incendie. Pis entre nous c'était très chouette : faire le périple de nuit, grignoter des cachous, souffler du froid (on a qd même eu un peu de neige !), jouer aux cartes, regarder 3 films d'affilée en commatant grave, manger de la soupe et des frites à la lueur des bougies du café, danser à la student city, jouer à « suivez ce taxi ", etc.

De chouettes moments détendus qu'il a fait bon de partager zavec les popains.
Et qui donnent drôlement envie de repartir ! Prochaine étape, la macédoine. Tout le monde me dit que c'est moche, mais je suis super rebelle comme fille donc j'ai décidé qu'ils n'avaient rien compris. ; ) Peut-être ce weekend, peut-être plus tard. Le truc c'est qu'en théorie j'ai quand même pas mal d'heures de cours donc c'est pas évident de partir avant le vendredi, fin d'aprèm
Je vous tiendrais au courant.

Bon pis après notre petiote discussion de hier, je pense que popine françoise et moi tenterons de nous retrouver en janvier pour un pti moment polonais. Nasdrovié !

En attendant de vous croiser sur skype (promis anne je vais me bloquer un créneau rapidement) et de recevoir vos mails, je vous fais des poutoux virtuels.

Prenez soin de vous les martines,

Enjoy !

schmutz